Villers-Saint-Paul

Ancien petit village rural, peu d’archives mentionnent l’évolution de Villers-Saint-Paul. Avant l’an Mille, les premiers seigneurs de Villers étaient des écuyers au service des comtes de Creil, de Clermont et de Senlis. En 1193, un accord notifié entre Pierre de Senlis et l’Ordre du Temple mentionnait une terre à Villers-Saint-Paul. Au XXe siècle, Villers-Saint-Paul est devenu une ville industrielle comme l’ensemble du bassin creillois. L’arrivée des ouvriers de l’usine de produits chimiques Kuhlmann et accéléré l’urbanisation.

 

L’histoire de Villers-Saint-Paul n’est pas particulièrement liée à l’exploitation de la pierre. Pourtant, le patrimoine bâti de la commune est très riche en pierres extraites des carrières du village car Villers-Saint-Paul, comme la majorité des communes voisines, avait des carrières sur son territoire ! Sept carrières desquelles ont été extraits de la roche calcaire mais aussi du sable ont été répertoriées, la première figurant sur le cadastre de 1805, cavée Saint Paul (de nos jours rue Charles Notaire).

carte postale Villers-Saint-Paul droits réservés

Au XVIIIe siècle, la construction de maisons en pierre de Villers fut décidée. Le village est donc très marqué par ce matériau local.
Le coteau que l’on voit en arrière-plan est celui où se trouvaient les anciennes carrières. On aperçoit d’ailleurs des anciens fronts de taille (à gauche du clocher). Cet ensemble est appelé « la montagne ».
Petite anecdote : des glacières étaient creusées dans la roche calcaire afin de servir de réserves alimentaires, principalement pour le château de Villers-Saint-Paul. Un quartier de Villers porte ce nom.

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Des sept carrières recensées dans la commune, au moins quatre sont localisées le long du chemin de la Garenne, à la limite entre Villers-Saint-Paul et Monchy-Saint-Eloi. Elles demeurent encore visibles de nos jours mais plus aucune n’est encore en activité. L’une d’entre elles se trouve non loin de l’Oise (l’argilière), une autre plus proche des habitations (la sablonnière) et une à proximité de la cavée des renards (carrière de sable Brézillon).
Une des carrières situées sur ce chemin a commencé à être exploitée vers 1725. De nombreux propriétaires se sont succédé, les familles Landot, Camus et deux maires de la commune : Messieurs Chambrellant et Derollepot. Elle fut une dernière fois revendue en 1909 à M. Godard. Une autre exploitation voisine était la carrière de sable Dufour.

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Aux environs des VIIIe ou IXe siècles, les seigneurs et notables locaux souhaitant avoir leur église, récoltèrent des fonds en collectant notamment les impôts et commencèrent une première construction. La pierre de Villers fut choisie compte tenu de la proximité (les coûts de transport étaient ainsi réduits).
Des photographies de 1907 montrent que le fronton au-dessus de l’entrée était fissuré. On peut supposer que l’édifice fut construit avec des pierres locales de faible densité, mettant ainsi en péril la structure du bâtiment. La partie romane (construite vers 1135) étant fortement dégradée suite à l’érosion, la partie gothique vers 1225 fut ensuite construite avec des pierres moins friables.
En octobre 1910, un incendie ravagea l’autel.
L’église fut classée au titre des Monuments Historiques en 1862.

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Le 1er juin 1899, le Conseil municipal de Villers-Saint-Paul vota le principe de la construction d’un groupe scolaire et d’une mairie. Le 11 janvier 1900, le Conseil fixa l’emplacement de ces constructions le long du chemin n°123. Le 13 janvier 1905, la première pierre fut posée et l’édifice en pierre de taille locale fut inauguré officiellement le 29 octobre 1905.
A gauche de la photo, c’était l’école des filles et à droite, celle des garçons. L’école fut déplacée dans les années soixante, suite à la construction de l’école Constant Boudoux au vu l’augmentation de la population villersoise.
Les salles jadis occupées par l’école des garçons furent transformées en bibliothèque jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix, jusqu’à l’ouverture de la bibliothèque Colette. Aujourd’hui, les services municipaux occupent la totalité du bâtiment.

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Le lieu-dit du Bac existe depuis le XIVe siècle. Quelques bâtiments en bois permettaient aux usagers du bac (embarcation utilisée pour franchir la rivière) de patienter pour traverser. Ce passage payant a cessé dans les années cinquante lorsqu’une passerelle piétonne a été construite pour permettre aux ouvriers de l’usine Kuhlmann habitant sur la rive gauche de traverser en toute sécurité. La passerelle, inaugurée en 1951, fut baptisée « Jean Biondi » en hommage à l’ancien maire de Creil et député de l’Oise qui avait soutenu le projet jusqu’à son décès en 1950.
Au deuxième plan, nous pouvons distinguer derrière les arbres une autre construction en pierre bâtie durant le XIXe siècle. C’était un bistrot qui s’appelait « Le rendez-vous des pêcheurs » avant d’être rebaptisé « Le bon accueil ». A noter, qu’à proximité il y avait même une plage !
L’usine de produits chimiques Kulhmann, a acheté l’ensemble des terrains du hameau du Bac, puis a fait raser les constructions dans les années cinquante, pour agrandir le site de production.

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En 1786, M. Lefort et son épouse achetèrent un pré le long de la Brèche afin d’y construire un moulin à deux roues avec vannes et un déversoir pour convertir le blé en farine, ainsi que des bâtiments annexes. Le moulin de la Ferme de la Barrière fut construit avec des pierres provenant de la démolition du château de Verneuil-en-Halatte mais aussi avec les pierres de la carrière de l’Argilière et le sable de la carrière de la sablonnière. Ces deux carrières étant situées sur le territoire de Villers-Saint-Paul.
Au XXe siècle, cette solide construction fut occupée par diverses petites industries telles que l’alliage des métaux, la tannerie ou encore des fabrications de boutons et de tétines, de produits ménagers et d’engrais.
Le moulin et la ferme furent vendus à la société Kuhlmann en 1972 qui rasa l’ensemble en 1975.

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Le château de Villers-Saint-Paul bâti au lieu-dit Mortefontaine, a été construit avec de la pierre tendre des carrières de la commune à la fin du XVIIIe siècle sur les fondations d’un château médiéval. De 1770 à 1960, l’entretien de la structure de l’édifice semble avoir été fait correctement mais ensuite ce travail de préservation a fait défaut. Le château tomba alors en ruine : des pierres se gorgèrent d’eau et le gel fit le reste… Des appuis de fenêtre tombèrent, puis l’intérieur fut touché. Ce magnifique monument fut démoli en 1970.
Antoine de Sartine et Marc-Antoine Randon de la Tour (tous deux ministres de Louis XVI) et le maréchal Gérard (général de Napoléon 1er puis nommé maréchal par Louis-Philippe) en ont été propriétaires. La petite-fille de ce dernier, la poétesse Rosemonde Gérard, fut l’épouse de l’écrivain Edmond Rostand.
Une partie du parc du château a été racheté par la Commune puis rénové. Il est devenu le Parc de la Brèche.

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A côté de l’église, on voit l’ancien presbytère, aujourd’hui transformé en logements.
La ferme De Vrieze au premier plan est toujours utilisée par un agriculteur. La commune était très agricole. Le cresson y était cultivé de la mairie jusqu’à l’Oise. Le cressiculteur de l’époque – Alexandre Thuillot, maire de Villers-Saint-Paul, avait souhaité utiliser le transport ferroviaire pour acheminer sa marchandise jusqu’à Paris, autorisation qu’il a réussi à obtenir. La gare fut construite en 1890.
Aujourd’hui, la ferme la plus ancienne encore en activité est la ferme Mancheron, rue Mortefontaine, Elle date du XVIIIe siècle et appartient à la même famille depuis onze générations. C’est désormais une ferme pédagogique pratiquant la permaculture dénommée « l’Arbre à Poule ».

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Ici se situe le centre historique de Villers-Saint-Paul près de l’église. On y comptait quatre hameaux :
– Mortefontaine, du côté du château ;
– La ville autour de l’église ;
– Le bourg côté place du marché ;
– Le bac le long de l’Oise.
L’ensemble constituait Villers. Le lieu-dit « Entre deux Villers » liait ces hameaux (ce passage existe toujours).
Le village comptait deux églises : l’église Saint-Pierre Saint Paul (celle qui existe toujours) et la chapelle Notre-Dame vers la place du marché actuel.

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