La pierre de Saint-Leu est extraite depuis l’Antiquité tel qu’en atteste des découvertes archéologiques. Pierre Durvin, Président de la Société archéologique, historique et géographique de Creil, indiquait que l’exploitation de la pierre à Saint-Leu-d’Esserent « se fit d’abord d’une manière peu fréquente et peu habile, puis, aux I e et II e siècles, les techniques se perfectionnèrent sous l’influence de Rome.» Il a non seulement retrouvé des morceaux de pierres taillées et abandonnées mais a aussi pu déterminer la carrière à ciel ouvert de laquelle était extraite la roche, face à l’Oise, à la limite de Saint-Leu-d’Esserent et de Thiverny.
Pendant longtemps une confusion a existé sur le terme générique « pierre de Saint-Leu ». Dans le bassin creillois, ce sont principalement trois qualités de pierres qui étaient extraites : le banc de Saint-Leu, le banc de Trossy et le banc de vergelé.
Dans « l’Essai sur l’histoire de la pierre de Saint-Leu et de Trossy et des vergelés » édité en 1960, Pierre Noël conclut à propos de cette confusion sur la pierre de Saint-Leu la chose suivante : « Ce n’est pas une pierre extraite uniquement dans une commune ou dans un lieu-dit du nom de Saint-Leu […] ; c’est un banc, c’est une qualité de pierre extraite dans différentes carrières situées dans le bassin de la rivière Oise. » Le banc de Saint-Leu a en réalité été extrait dans toutes les carrières présentes dans le bassin creillois et même au-delà (Mouy et Liancourt dans l’Oise en sont des exemples).
En tout cas, cette terminologie a donné toutes ses lettres de noblesse à la commune longtemps réputée pour sa roche calcaire. Saint-Leu-d’Esserent peut également se prévaloir de posséder l’une des plus belles églises du diocèse de Beauvais, qui présente des caractéristiques architecturales exceptionnelles. Il faut savoir qu’au cours du XIe siècle, l’ordre de Cluny s’y est installé et a fondé un monastère à l’emplacement de l’église de Hescerent. L’ensemble monastique n’a pas complètement disparu puisque subsistent l’église, la porte monumentale, le cloître, certaines fortifications, le pigeonnier et la cave Banvin.
Il est un autre édifice notable de la commune : le château de la Guesdière dont les premières fondations datent du XIIe siècle. Il est aujourd’hui occupé par l’Hôtel de ville et le musée de la Guesdière.