Nogent-sur-Oise

Nogent-sur-Oise est un lieu habité depuis très longtemps, comme en témoignent plusieurs vestiges antiques. La grotte sépulcrale dite du Retiro est la plus ancienne. Découverte en 1816, elle contenait des ossements datant entre 3400 à 2800 ans av. J.C.

Armand-Gustave Houbigant – archéologue de renom et propriétaire du Château situé près des Trois Rois – a également découvert à Nogent-sur-Oise des traces de la voie romaine qui reliait Beauvais à Senlis.

Une légende raconte qu’au début du VIe siècle, deux jeunes princesses vierges écossaises, Maure et Brigide, les filles d’Ella, victorieux conquérant et roi d’Ecosse, furent attaquées et tuées par des brigands à Balagny-sur-Thérain lors de leur retour de Terre Sainte. On leur prête de nombreux miracles réalisés au court de ce périple. Au milieu du VIIe siècle, leurs reliques devaient être transférées à l’abbaye de Chelles mais, arrivées à Nogent-sur-Oise, les bœufs tirant le char refusèrent d’aller plus loin et les cloches se mirent à sonner. La reine Bathilde y vit un signe divin. Leurs restes furent alors inhumés contre le mur de l’église qui devint lieu de pèlerinage. Le Roi Saint-Louis y vint en 1241 et fit construire à ses frais un cœur gothique pour agrandir la petite église. Ceci explique pourquoi, jusqu’en 1906, Nogent-sur-Oise s’appelait Nogent-les-Vierges.

Nogent-sur-Oise, parcouru par un bras de la rivière « La Petite Brèche » comptait des moulins dont l’un des plus anciens est devenu de nos jours la Maison de retraite Saint Vincent de Paul. A partir de 1846, la vie paysanne du village fut bouleversée par l’arrivée du chemin de fer. A la fin du XIXe siècle, l’industrie mécanique et la fonderie firent leur apparition grâce à l’anglais Charles Burton qui créa son usine au Moulin Coquille. Nogent-sur-Oise entra alors dans l’ère de l’industrialisation.

Concernant les matériaux de constructions, Nogent-sur-Oise compte dans son coteau un banc de pierre calcaire modestement exploité depuis plusieurs siècles. Il donna naissance après 1700 à de nouvelles carrières qui permirent la construction des habitations du village, et notamment en 1889 de l’école Paul Bert. La carrière des Granges est toujours en activité de nos jours.

Plusieurs briqueteries furent aussi créées afin de permettre la construction plus économique de maisons ouvrières. Dans les années 1950, les immeubles Picardie situés près du Marché couvert furent construits en pierre de taille, ainsi que les tours Picot et de la Vallée. A partir de 1965, les constructions devenues insalubres des rues Jean Jaurès et Faidherbe furent remplacées par une ZUP (Zone à urbaniser en priorité) pour faire place aux constructions modernes que nous connaissons aujourd’hui.

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Cette carrière, ancienne de plus de deux siècles, est située sur le plateau de Nogent-sur-Oise, au lieu-dit « le Clos Cornu ». Elle fut, entre autre, exploitée par la Société des carrières de Vassens (dans l’Aisne) puis rachetée en 1963 par la société Violet.
On y procède à l’extraction et à la taille de pierres à façon pour la restauration du bâti ancien mais aussi pour des constructions neuves. Au même titre que les célèbres carrières de Saint-Maximin, la carrière Violet a également procuré de la pierre pour de nombreuses restaurations de monuments historiques, comme le château de Versailles ou le Pont Neuf.
Il s’agit de la dernière carrière en activité de Nogent-sur-Oise.

Ce château fut construit en 1872 par Amédée Lallier substitut du Tribunal Civil d’Hazebrouck pour en faire sa résidence secondaire, puis vendu vers 1886 à l’industriel anglais Charles, William Burton qui venait de créer l’usine mécanique et de fonderie au Moulin Coquille.
C’est en creusant dans la colline pour agrandir l’espace juste derrière le château que fut découverte en 1816 une grotte sépulcrale néolithique par Nicolas Deschamp. Un des cranes retrouvés était admirablement trépané et d’après les observations du paléontologue Georges Cuvier au début XIXe siècle, la personne aurait vécue encore une douzaine d’années après l’opération. Ce crane est exposé au Muséum d’histoire naturelle de Paris.

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Ce bâtiment en brique et pierre a été construit à l’emplacement du « Moulin de la Vallée » – l’un des anciens moulins situés sur la Petite Brèche – dont le meunier était Jean-Laurent François adjoint au Maire, ancien meunier du moulin de Creil.
Ce moulin à farine acheté en 1867 par Messieurs Noël et Leplay, devint ensuite une fabrique de lampes à essence et d’appareils de chauffage.
En 1886, la congrégation des filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul l’achetèrent, et firent construire un hospice pour vieillards. En 1966 le cours de la Petite Brèche fut supprimé, et son lit remblayé. De nos jours, ce bâtiment accueille un EHPAD.

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La place principale du village d’autrefois était le lieu de rencontre des villageois !
Elle s’est d’abord appelée place Publique, puis successivement : place du Marché, place de l’Église, place de la Fête et enfin place de la République. Elle était entourée de l’ancienne mairie-école et de nombreux commerces : cafés, tabac, grainetier, épicier, fabrique de filets de pêche et de chasse, boulanger, laitier, coiffeur, boucher, marchand de bestiaux, maréchal-ferrant etc.

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En 1833 Armand, Gustave Houbigant Maire de Nogent, érudit et archéologue averti, propriétaire du Château de Nogent les Vierges (situé près du carrefour des Trois Rois), apprit la destruction du Château de Sarcus (village situé près de Grandvillers dans l’Oise) qui datait de l’époque de François 1er. Il s’empressa d’acquérir les arcades restantes ainsi que douze médaillons qu’il fit transporter jusqu’à Nogent-sur-Oise pour décorer la façade de sa demeure.
Pour faire place à l’urbanisation, ce château a été détruit en 1966, mais la façade de Sarcus classée Monument Historique en 1929 a été démontée pierre par pierre et reconstruite tout près, dans le Parc Hébert dans la fin des années soixante.

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L’église fût construite aux XIe et XIIe siècles et agrandie aux frais du Roi Saint-Louis en 1245 après le passage de ce dernier dans la commune. Le catalogue des exploitations de carrières de Civet-Pommier de 1904 mentionne l’utilisation de la pierre de Laigneville pour la construction de cette église.
A droite, surmontée d’un clocheton, se trouve l’école publique construite en 1827, à la place d’une grange. Elle fut d’abord mixte, puis en 1851 elle devint une école de garçons uniquement.
De nos jours il subsiste le long de l’église, quelques stèles provenant de l’ancien cimetière. Sur la gauche de l’église se trouve une crypte, sépulture de la Famille du Comte Étienne Maurice Gérard Général d’Empire, Maréchal de France.

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Occupant le côté gauche de la rue sur toute sa longueur, ce groupe scolaire fut construit en un an seulement en 1889 par l’architecte de la ville de Creil Alphonse Péroche.
Il utilisa les pierres de la carrière de la cavée des Granges appartenant à son père Claude Péroche.
A la construction, la rue prit le nom de « rue des Écoles », puis en 1891 elle fut nommée « rue Paul Bert » (député président de la Commission Scolaire sous le Ministère de Jules Ferry). Ce groupe scolaire d’un seul corps de bâtiment, était composé d’une école maternelle avec logement pour la directrice et un préau, une école de filles avec logement pour la directrice, et une école de garçons avec logement pour le directeur.
Si l’aspect général d’origine n’a pas changé, de nombreuses transformations ont été faites au cours du XXe siècle (construction de classes supplémentaires, logements pour les maîtres, préaux etc.)
Cette école suffira aux besoins de toute la ville jusqu’aux années 1950.

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Cette rue est l’artère principale du village d’autrefois. On y trouvait des artisans, de très nombreux commerces, deux fermes et après 1912 la mairie.
A droite de la vue, le Café de l’Hôtel de Ville faisant aussi tabac, épicerie et mercerie appartenait à M. Soissons. Sa fille ayant épousé l’horloger Paul Pouvillon, ce dernier pu intégrer sa boutique d’horlogerie-bijouterie aux commerces de son beau-père. Paul Pouvillon (l’homme sur le trottoir vêtu d’une longue blouse) se verra décerner en 1939 le titre de Meilleur Ouvrier de France pour la réalisation de son chef-d’œuvre, une horloge astronomique à planétaire donnant plus de quarante indications.
A gauche de la vue se trouve la remise de M. Sain-Just qui devint ensuite le bâtiment des Pompes à Incendie de 1920 à 1986 et fut ensuite rasé suite à l’aménagement des abords de la Mairie.

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A flanc de ce coteau, se trouvait l’ancienne « Carrière des Granges » appelée aussi « Carrière des Vignes de l’Aubier », exploitée depuis le XVIIIe et après 1850 par Claude Péroche.
Le principal accès à la carrière se trouvait en bordure de la cavée, au niveau de la maison toujours existante où habitait le maître carrier.
Elle fournissait les pierres nécessaires aux besoins de la commune. Dans les années 1960, la carrière a été entièrement remblayée. Aujourd’hui la végétation y a repris ses droits.

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