Maysel

Maysel s’est d’abord appelée Macellum en 1154 puis Maisel en 1157, venant du latin Macelum qui signifie marché (surtout pour la viande), abattoir, boucherie. D’ailleurs dans l’ancien français le boucher est appelé le « Maselier ». Ce village dépendait de la commune de Cramoisy de 1826 à 1832.

Maysel est dénommée commune rurale en raison de sa faible densité de population (classement INSEE) : 239 habitants en 2018.

La vie du village a longtemps été rythmée par le travail agricole : beaucoup d’anciennes fermes sont aujourd’hui devenues des maisons cossues. L’exploitation de la roche calcaire a également été significative dans cette commune. Dans les carrières, les employés étaient nombreux et contribuaient à la vie du village et de ses commerces. Quatre sites carriers ont été recensés : l’ancienne carrière Baran, la carrière de Mémont, la carrière Zavrosniak et la carrière des vignes située sur la route menant à Tillet (hameau de Cires-lès-Mello).

Petit focus sur la carrière des vignes inexploitée depuis longtemps : elle a servi de décor de deux films français très connus ! En effet, en 1999 Claude Zidi choisit ce lieu pour y tourner des scènes du film « Astérix et Obélix contre César » dans lequel jouent Christian Clavier et Gérard Depardieu. Puis, en 2001, c’est le réalisateur Christophe Gans qui fut séduit par cette carrière pour « Le Pacte des loups ». Samuel Le Bihan, qui y joue le rôle du chevalier Grégoire de Fronsac, est filmé au cœur même de cette très belle et mystérieuse carrière. La scène a lieu en hiver, sous la neige mais en réalité, certains habitants se souviennent qu’ils avaient utilisé de la neige artificielle pour les besoins de cette séquence !

carte postale Maysel droits réservés

L’église Saint Didier, de style gothique, possède une façade qui date en grande partie du XIIIe siècle. Le reste a été reconstruit au XVIe siècle suite aux dommages de la guerre de Cent Ans.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, deux bombes sont tombées à Maysel : l’une place de l’église, endommageant fortement le monument et l’autre dans la cheminée d’une maison non loin de la mairie. C’est la raison pour laquelle le porche de l’église, très dégradé, a été retiré.
Bruno Slonina, cultivateur et ancien maire du village de 1965 à 1981, a fait réparer l’église pour pouvoir y célébrer le mariage de sa fille. A cette occasion, des paroissiens ont sorti de l’édifice des gravats et une superbe charpente en forme de carène renversée pu ainsi être mise à jour. Avant la guerre, elle était entièrement recouverte de plâtre.

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La maison en pierre et briques qui domine le village est celle d’un ancien maire, Louis Mauraisin maire de 1949 à 1965, rare maison à toit plat en grande partie en brique.
Cette carte postale permet d’apercevoir beaucoup de fronts de taille qui témoignent d’une extraction de pierre très ancienne desquels étaient extraite la roche qui a construit autrefois le village.
A proximité de ces habitations, la pierre était extraite d’une carrière à ciel ouvert dont le dernier exploitant était Nino Mascitti jusqu’au début de notre siècle. Il avait racheté ce site carrier à M. Zavrosniak. Les premières maisons situées juste à côté sont des habitations semi troglodytiques dont l’une, fort bien aménagée, était occupée par Jacques Secrétin, champion de tennis de table très connu à la fin des années soixante-dix.

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Cette rue, la principale artère de la commune, étroite et sinueuse, a conservé son aspect médiéval. Pendant longtemps, le tracé des routes était fait de telle sorte que l’on puisse être mieux protégé pour fuir en cas d’invasions. Les maisons, toutes en pierre du village, sont de solides factures. Elles ont ainsi été beaucoup mieux conservées que les traditionnelles maisons en bois et torchis traditionnelles de notre région qui pouvaient être facilement détruites lors d’incendies.
Sur la gauche de la carte postale, une porte cochère marque la fin du commerce de Madame Hotton. Cette porte a depuis été remplacée par une fenêtre, certainement à cause des multiples inondations.
Bien que très petit village, les exploitations agricoles et les carrières n’ont pas été les seules activités économiques et commerciales de Maysel. Au début du XXe siècle, un deuxième café-épicerie se situait dans la maison du fond. Deux petites fabriques de faïence s’étaient également implantées dans la commune.
Jusqu’au XVIIIe siècle, le village accueillait une fabrique de boutons en poils de chèvre pour le compte de négociants de Neuilly-en-Thelle et d’Ercuis.

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Les maisons étaient souvent divisées en appartements qui permettaient de loger les ouvriers agricoles d’une importante ferme qui se situe à l’entrée de Cramoisy.
Le village en pierre est entouré de collines, au milieu d’un bois très humide appelé le bois de Colombier.
Maysel est appelée par certains « la petite Sibérie » car on y ressent dans la partie la plus ancienne du village, la fraîcheur provenant des coteaux. On observe plusieurs degrés d’écart avec le lotissement construit à l’entrée du village dans un ancien verger. A cet endroit, un mur d’enceinte mesurant 2,20 mètres de haut et datant de Louis XI, entourait un château qui appartenait à la Baronnie de Mello. Cette dernière comptait des personnalités parmi lesquels Valeran III de Luxembourg, Comte de Saint Pol, connétable de France (1355 – 1417) et Louis de Luxembourg, Comte de Saint Pol et connétable de France (1418 – 1875).

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Sur cette carte postale, la propriétaire, Madame Hotton, pose devant la porte. Ce commerce était un café tabac et épicerie. Une salle de billard se trouvait à l’étage. Il a fermé lorsque les carrières ont cessé leur activité, dans les années soixante-dix. Les hommes travaillant pour ces sites d’extraction y déposaient leur gamelle le matin afin que Madame Hotton puisse les réchauffer pour le repas du midi. Pour ces carriers, il était également de coutume d’y retourner le soir pour y boire un verre entre collègues.

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Maysel était un petit village tranquille avec un temps fort organisé lors de la Pentecôte : la fête du village. Un manège venait sur la place de l’église. La cour de la mairie-école était alors transformée en une véritable salle de bal avec un plancher et des musiciens ! Tous les villageois et habitants du secteur venaient y danser. Une loterie était organisée à cette occasion.
Ce temps festif a marqué la mémoire de nombreux maysellois.

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Durant un temps, le calcaire était dépourvu de la présence du Christ qui avait été volé. Il a ensuite été remplacé. Ce lieu était une zone de rassemblement des enfants et jeunes du village qui s’asseyaient tout autour. Le calvaire marquait le croisement de plusieurs voies très anciennes.
Deux carrières sont très proches de ce monument :
la carrière dite « Baran », située juste après le cimetière. Lors de la Seconde Guerre mondiale, un fermier l’avait utilisée afin d’y cacher ses chevaux dans les galeries souterraines. Lors de la libération, certains se souviennent que la 30ème division d’infanterie des forces américaines, arrivée par Chambly puis par le plateau de Saint-Leu d’Esserent, est entrée en Jeep dans le village en arrivant du côté de la carrière. La carrière Baran appartient aujourd’hui au groupe BPE Lecieux, entreprise d’extraction et de vente de pierres et de granulats.
La petite carrière de Mémont (qui fait référence à Mémont, un lieu-dit du village) a été exploitée en même temps que la carrière Zavrosniak. Elle est aujourd’hui transformée en pension pour chevaux. La petite cavité souterraine abrite les bureaux tandis que l’ancienne carrière à ciel ouvert est devenue une carrière pour y pratiquer l’équitation.

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Là où posent les habitants, des inondations avaient lieu à chaque gros orage. L’eau pouvait monter jusqu’au-dessus des fenêtres ! Lors de ces déluges, toute la terre venant du chemin du cimetière descendait dans le village. Des bacs de rétention ont depuis été mis en place pour empêcher les inondations.
Des habitants du village se souviennent que dans les années cinquante, un jour de forte pluie, l’instituteur de l’époque a ramené les enfants chez eux sur son dos : un torrent dévalait la rue et les empêchait de pouvoir regagner leur foyer !

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Cette mairie-école date de la fin du XIXe siècle comme de nombreuses autres de la région construites à la même époque. Avant la loi du 5 avril 1884, les communes n’étaient pas dans l’obligation d’avoir une mairie. C’était très souvent le domicile du maire qui jouait ce rôle. Les lois Ferry, votées en 1882 et 1882, ont rendu l’école gratuite et obligatoire. Elles ont ainsi donné une impulsion supplémentaire pour contraindre les communes à faire d’une pierre deux coups en construisant un édifice à double usage.
L’actuelle salle polyvalente accueillait l’école avec une seule salle de cours pour des enfants âgés de 5 ans à 14 ans (âge du certificat d’étude) ainsi que l’appartement de l’instituteur. Au premier plan se trouvait un préau privé qui était utilisé par l’instituteur. Des rosiers bordaient auparavant le mur de l’école.
Dans les années vingt, les enfants devaient obligatoirement porter une blouse, comme on le voit sur la photographie.

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